Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La chambre de maman, dans son désordre parfumé, la séduisait. Et qu’elle était belle, dans son lit brodé, dans sa chemise de nuit de batiste rose, dans ses dentelles, qu’elle était belle, maman, avec ses yeux d’opale occupés d’autre chose, avec sa natte noire tombée sur son épaule, qu’elle était belle, maman, qu’elle était inaccessible et captivante !

L’appareil enfin raccroché :

— Bonjour, Toutoune ! Eh bien !… Viens m’embrasser, ma fille !

Les yeux bleus avaient pleuré cette nuit.

— Allons ! grimpe ! Assieds-toi sur le lit ! Tu as bien dormi ?

Quand la petite fut là, dans la chaleur, dans la mollesse, dans la bonne odeur :

— Tu as été tubée ce matin, hein ? Adèle m’a raconté ça. Tu sais, Toutoune, il faut devenir une petite fille très soignée. Sans ça tu ressembleras à ton père. Il est désordre ! Il est négligé !… Si tu savais la peine que j’ai eue à le dresser !