Page:Delarue-Mardrus - Rouen, 1935.pdf/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.
90
Rouen

les campagnes de construction de la merveille commencée au xive siècle sur l’initiative de Marc d’Argent.

La Guerre de Cent Ans, en effet, a retardé les travaux, puis les Guerres de Religion les ont détériorés. Ensuite, la même tempête qui blessa la Cathédrale au xviie siècle meurtrit aussi Saint-Ouen. La Révolution y détruit des chefs d’œuvre avant d’en faire une salle de danse ; enfin, sous le règne de Louis-Philippe, on démolit en souriant les deux tours de sa façade, commencées au xve siècle et restées inachevées, pour y substituer « l’œuvre la plus froide, la plus sèche, la plus mesquine, la plus ennuyeuse qui se puisse imaginer » (Camille Enlart).

Heureusement la Tour aux Clercs, seul morceau roman de l’abbatiale, n’a pas été sacrifiée.

Ainsi, depuis les maîtres d’œuvre dont voici les noms : Jean de Baïeux, Alexandre de Berneval, Colin de Berneval, Jean Roussel, Pierre Bense, Jenson Salvart, Simon Le Noir, Jean Wyllemer, l’Abbé Bohier, cette église a subi, comme la Cathédrale, les tornades politiques et la bêtise pire ; et cependant, telle qu’elle demeure, avec son célèbre portail des Marmousets, ses