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Rouen

De l’écriture gothique de sa Cathédrale aux modernes pattes de mouche de son pont à transbordeur, Rouen s’inscrit sur les brouillards bleutés de la Seine comme une belle calligraphie.


Une trinité de hautaines silhouettes occupe le centre : la Cathédrale, Saint-Ouen, Saint-Maclou.

Cependant la Cathédrale, de par sa suprême domination, reste comme isolée, malgré ses deux belles voisines, malgré quelque vingt tours ou clochers qui, s’égaillant alentour, font d’elle la mère Gigogne d’une couvée d’églises.


L’agglutination des toits inégaux, ardoises et tuiles, remplit les interstices.

La Seine pâle partage en deux Rouen, ville-fantôme d’autre part tellement réaliste !

Et les collines au creux desquelles une telle capitale est si fièrement campée n’amollissent leurs lignes que pour mieux affirmer la verticale correcte de la Cathédrale, dont la flèche, axe impérieux, paraît commander tout le reste.

Mais, de plus haut encore (disons de la