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O sonneurs dont la race disparaît de plus en plus vite, votre geste de tirer la rude corde qui vous enlevait si haut à chaque battement de la cloche n’était-il pas une prière ?

N’était-ce pas également une prière que l’effort des souffleurs d’orgue, cette traction animale qui faisait d’eux, à chaque office, les esclaves haletants et modestes de la musique religieuse ?

N’était-ce pas une prière, et la plus significative de toutes, que la lente consomption des cires allumées, image de la foi qui dévore les âmes jusqu’à l’anéantissement ?

Jalouses des commodités dont usent les demeures profanes, les églises et les cathédrales ont, elles aussi, voulu profiter des progrès de la science, pratiquer la paresse contemporaine, obéir à l’aveulissante loi du moindre effort, remplacer la sainte sueur humaine par le petit déclic moderne qui supprime tout travail ouvrier.

C’est pour cela que de brutales et fixes ampoules se substituent partout au vacillement vivant des cierges dans les églises, c’est pour