avant et en arrière semblaient rythmer le poème improvisé.
Quand : il eut terminé ses belles vocalises littéraires, il s’assit sur la chaise pour continuer à contempler.
— Travaille, cher, je t’en prie ! Je suis si heureux d’être là.
Consciencieux, Jude se remit à beurrer.
— Naturellement, tu n’as fait que cette fontaine depuis que je t’ai quitté, Ah ! voici le buste de ta mère… Il est aussi beau en plâtre qu’en terre. C’est toujours le chef-d’œuvre. Cher… Et ça, qu’est-ce que c’est ?
Harlingues, se sentant rougir, ne se retourna pas. « Ça », c’était, sous les linges mouillés, le visage de Mrs Backeray.
— Devine si tu peux !
— Comment veux-tu que je devine ?… Puis-je toucher ?
Il alla tâter sous les linges.
— C’est un buste, évidemment. Mais de qui ?
— D’une personne que tu connais.
— Ah ? ah ?… Rodrigo, peut-être.
— Non. Il est toujours en Angleterre,
— C’est un homme ?
— Non.
— Voyons !… Une personne que je connais… Montre-le-moi. Je ne trouve pas.
Harlingues, ennuyé de la figure qu’il faisait, alla développer à contre-cœur.
Expliquer au Portugais les changements survenus si vite pendant son absence, que ce serait long et difficile ! Une pudeur l’arrêta aux premiers mots.
— C’est juste commencé, tu sais… dit-il pour gagner quelques secondes. Je ne crois pas que tu reconnaîtras.
Alvaro regardait, intrigué, le buste se dégager de son linceul humide.
— Oh !… Comme c’est intéressant. C’est une lionne !… Pourquoi dis-tu que je connais cette femme-là ?