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Le chien aboyait.

Let us go and see it !… (Allons le voir !…)

Et tous deux se dirigèrent du côté de la niche.

C’était un berger briard, gris, touffu, pattu, grand comme un ours, et dont un œil était brun, l’autre bleu.

It is such a dear !… répétait l’Anglaise en s’approchant sans crainte.

Et le sourire apparut sur son visage, ce sourire triste qu’on ne voyait Jamais.

Le chien sembla la reconnaître, rabattit aimablement ses oreilles, se coucha pour être caressé. Accroupie, elle lui disait des choses auxquelles il répondait par gémissements et frétillements.

« Il comprend l’anglais mieux que moi ! » pensait Harlingues.

Voyant que son amie voulait déchaîner la bête, il courut chercher la gardienne.

— Dites, madame… Dites, Léontine ?… On peut le lâcher ? Ça ne fait rien ?

Léontine se précipita :

— Comment ! Comment ! Mais il dévore tout le monde ! Mais madame !… Madame !… Comment que madame a osé…

— Madame ne comprend, pas le français, Lénotine.

— Ah ?… c’est-y vrai ?…

La chaîne enfin était détachée. En un instant le chien fut sur la pelouse et Mrs Backeray aussi.

— Ça, madame aime les bêtes !… fit remarquer la vieille femme, et les bêtes le lui rendent ! Quand Gilbert va rentrer du marché, c’est lui qui sera surpris ! J’avais encore jamais vu ça !

Harlingues eut envie de dire : « Moi non plus. »

Comme elle était différente de ce qu’il avait connu jus-