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l’hermine passant

mais mieux cela. Car ma détermination était prise. Je ferais tout pour sauver le bonheur de mon frère.

Je le laissai passer devant avec nos cousins et gardai fort habilement la gouvernante près de moi. Sans ambages, me jetant à l’eau :

— Ce Philippe de Tesnes, elle l’aime ?

Pour mon étonnement, elle sembla n’en éprouver aucun, elle.

Tout aussi directe que moi :

— Dam non ! Elle se résigne.

— Mais ?

— Mais il n’y a pas d’autre parti pour elle.

— Qu’en savez-vous ?

Deux épées qui se croisent : mes yeux et ses lunettes.

— Que voulez-vous dire ?

— Je veux dire que mon frère est beau, riche et marquis, et que Bertrande lui est une cousine trop éloignée pour qu’il y ait contestation de la part de Rome.

Elle s’arrêta net au milieu de l’allée que nous suivions.

— Votre frère songerait à…

— Oui !