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l’hermine passant

« Oh ! non ! Pas Marie-Louise ! » J’ai dit simplement :

— Et pourquoi pas Bertrande ?

Alors c’est sur Édouard et moi que le tonnerre est tombé.

— Parce que, mademoiselle, avant quinze jours Bertrande sera mariée.

Tous deux ensemble nous avons grondé.

— Quoi ?

— Parfaitement, mademoiselle ! Elle sera mariée au baron Philippe de Tesnes que vous avez vu tantôt à table avec nous. C’était justement le déjeuner de fiançailles.

Édifice écroulé devant nous, décombres. Je devais être pâle, Édouard plus pâle que moi. J’eus la présence d’esprit, quand même, d’observer de quel œil la vieille fille nous dévisageait.

Elle vit que je la voyais, et, détournant son regard, elle reprit :

— Philippe de Tesnes est un ami de la famille depuis son enfance ; c’est pourquoi les fiançailles sont si courtes.

Nous n’avions plus un mot à dire. Il fallait nous en aller, rien d’autre. Mais déjà