Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
l’hermine passant

naître les travaux héraldiques des jeunes filles

— Beaucoup d’honneur pour elles !… dit la vieille fille. Je vais les appeler à l’instant.

Effrontée et cachant mon désir ardent sous des airs de plaisanter, je l’arrête au vol.

— Une minute, mademoiselle. Je veux poser à nos cousins une question, et, comme je sais que c’est vous qui répondrez…

Trois mimiques variées accueillent ce coup.

— Voilà ! Je me sens du goût pour votre fille Bertrande. Me la confieriez-vous pendant une quinzaine à Paris ?

Le tonnerre en tombant n’aurait pas fait plus d’effet. Le haut-le-corps passé, des figures froides essayant de rester courtoises, des regards soupçonneux qui veulent sourire précèdent la réplique de la gouvernante.

— S’il s’agissait, mademoiselle, d’un couvent connu, nous l’enverrions volontiers à Paris, même pour un mois, et vous pourriez l’y visiter au parloir. Du reste, ce serait plutôt l’affaire de Marie-Louise.

Je me suis retenue au moment de crier :