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l’hermine passant

cher à Laval ou au Mans, comme si c’était la porte à côté.

Cette réflexion d’un autre siècle faillit nous donner le fou rire à tous deux. Où étions-nous ?

— Vous n’avez pas d’auto ?… demanda mon frère.

L’exclamation de Mlle Tuache nous stupéfia.

— Une automobile ?… Ici ?…

— Alors, vous ne sortez jamais de…

— Dam non ! Jamais !

Édouard s’intéressait prodigieusement tout à coup.

— Et vous vivez toute l’année dans ce château avec M. de Bocquensé ?… demanda-t-il en pinçant les lèvres.

Très digne :

— Et sa famille, monsieur !

— Ah ! Il a une famille ?

Elle sentit sans doute, que, pour faciliter le marché, la tactique était d’être aimable.

Toujours souriante, elle développa :

— Le comte a la comtesse, d’abord, puis deux filles qui lui restent, car l’aînée est au couvent.