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l’hermine passant

ment c’est, la Quinteharde ! Loin de tout ; impossible ! Pas de poste, pas de téléphone, pas de télégraphe…

Elle pensait, en même temps que continuaient ses paroles rassurantes : « C’est quelque chose comme cette histoire du moyen âge où la femme du seigneur se change en louve pour courir avec les loups. Le seigneur chasse, et, de sa flèche, blesse une bête qui s’enfuit. Il suit les traces de sang sur la neige, et, dans un fourré, trouve la bague donnée comme gage à sa châtelaine. Le soir il la fait comparaître. Elle arrive, cachant son bras derrière elle. « Montrez votre bras, madame ! » Et le bras porte un pansement. « Je me suis blessée en tombant dans l’escalier de la tour ! » Alors, lui présentant la bague : « S’il en est ainsi, comment se fait-il, madame, que ce soit dans la neige des bois qu’en tombant vous ayez perdu ceci ? »

— Marguerite, elle est si pure, si douce ! C’est mon hermine à moi ; tu sais, celle de nos armes…

— Oui, Édouard, l’hermine passant…

Et tout bas : « En ce moment elle court