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l’hermine passant

… Quand le chauffeur revint avec la voiture vide, apportant la petite lettre où Bertrande, qui n’avait envoyé ni dépêche, ni carte depuis son départ, annonçait que, sa mère allant plus mal, elle restait à son chevet et reviendrait par le train quand elle pourrait, Édouard se précipita comme un fou chez sa sœur.

Le désespoir de son grand gosse le lui rendait pour un moment tout entier.

Elle le berça contre elle, « comme l’autre ! » songeait-elle sombrement.

Se forçant au mensonge, elle le rassurait de son mieux.

— Mais non, elle ne t’oublie pas ! Mais bien sûr qu’elle t’aime ! Seulement c’est une fille de devoir. Malgré tout ce qu’ils lui ont fait, elle a la grandeur d’âme de rester près des siens quand le malheur y est. Tu ne peux pas lui en vouloir de sa noblesse !… Elle ne te donne pas de nouvelles ? Sans autre voiture que leur guimbarde, que veux-tu qu’elle fasse ? Tu sais bien com-