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l’hermine passant

La rentrée étant commencée, il dut en hâte reprendre son travail d’administrateur, c’est-à-dire retourner à ses bureaux toute la matinée, reparaître juste à l’heure du déjeuner, repartir, et ne rentrer définitivement que pour le dîner.

Laissée à la maison, Bertrande, qui semblait encore une étrangère chez elle, qui n’osait toucher à rien ni donner un ordre à ses domestiques, et que son habillement à la mode continuait certainement à déconcerter, eût fait figure de petite fille délaissée sans l’empressement de sa belle-sœur à diriger son intérieur et lui tenir compagnie.

La curiosité de celle-ci lui brûlait les lèvres de questions qu’elle ne posait pas. Pourtant ce n’était rien d’autre, chez elle, qu’un mouvement de tendresse. Magicienne de ce bonheur, elle eût voulu savoir s’il répondait pleinement à son imagination. Mais sentant que ni l’un ni l’autre époux n’était encore prêt aux confidences, elle