Page:Delarue-Mardrus - L’hermine passant, 1938.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.
128
l’hermine passant

Et, le sourire aux lèvres, les mains croisées, elle les regardait regarder. C’était la récompense de son patient et fervent travail.

— Bravo, Marguerite !… s’écriait Édouard sans retenir son enthousiasme.

Et, tout aussitôt :

— N’est-ce pas, Bertrande ?

— Oh ! oui, Édouard !

Une hésitation sur « Édouard », comme si l’habitude d’appeler son mari par son nom n’était pas encore prise.

Des fleurs partout.

— Voilà la salle à manger ; voilà le petit salon ; voilà le cabinet de travail d’Édouard ; voilà la chambre à coucher ; voilà la salle de bains… Ah ! et voilà Marthe, votre femme de chambre, Bertrande ! La cuisinière est celle qu’Édouard avait déjà. Vous la verrez tout à l’heure dans la cuisine.

Entre deux portes, Bertrande retrouva son brusque geste de la Quinteharde. Jetée au cou de sa belle-sœur :

— Merci !… Merci !…

Et Marguerite eut les larmes aux yeux.

— Maintenant je remonte chez moi, mes