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RACES


Vous autres qui traînez vos généalogies
À travers les bonheurs et les malheurs
Des âges, et croyez savoir par cœur
Quel sang vous bouillonne ou vous stagne au cœur,

Vous ne me direz pas, vous, de quelles orgies
De misère et d’orgueil je sors,
Ni quels vivants furent les morts
Dont je suis descendante au soleil d’aujourd’hui.

Ainsi, l’énigme de moi-même me fuit,
Mais je sens en moi des millions d’aïeux
Se battre. Et sais-je bien ce que je veux et peux,
Debout sur cette foule profonde ?