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FATIGUE


J’écoute au loin gronder la nuit noire et le vent…
Je voudrais n’être plus ce furieux amant,
Ce sombre et dur penseur ; n’être rien qu’une femme,
— Sans tout ce halètement de l’âme, —
Qui aime, sourit et rêve simplement.

Quand tiendrai-je ma tête entre mes mains tranquilles
Sans la sentir éclater d’orgueil,
De révolte ou d’épouvante,
Sans la sentir plus lourde à porter qu’une ville ?

J’écoute au loin gronder la nuit noire et le vent…
— Ah ! ne plus rien savoir de ce cœur décevant,
M’arracher du Souci, du Songe, du Baiser,
Me reposer ! Me reposer !