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VERTIGE


Au milieu des Figures colossales
Où demeurent les quatre horizons
Éternellement indéfinis des sables,
Je passe toute seule et je perds la raison.

Sphinx ! Sphinx ! je viens à vous ; je suis toute petite ;
En me haussant, je n’atteins pas vos griffes ;
Votre ombre est grande autour de vous comme la nuit…
Pourquoi mon cœur sent-il que tout lui nuit
Hors d’ici, hors d’ici, dans la vie et l’ennui ?

Pourquoi veux-je allonger mes vertèbres
Dans les sarcophages de bois,
Mourir debout dans ceux qu’on voit
Dressant dans les recoins leur grand œuf funèbre ?