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Barbaresques


Et l’esprit du voyage erre à travers vos mâts
Dont craquent doucement les sous-bois délicats.

Beaux ports, beaux ports de mer de mes villes diverses
Dans le bleu méridional ou les averses,

Beaux ports où l’on peut voir se balancer de près
Le soleil pris, le soir, dans le haut des agrès,

Je vous chéris du fond de ma première enfance
Qui devinait déjà la joie et la souffrance.

Les barques de Honfleur qui se marquent H. O.
Partaient sans bruit à l’heure où la mer monte haut.

Elles partaient vers l’inconnu qui tente et brille,
Avec l’obscur désir d’une petite fille,

Alors que j’ignorais encor que mon destin
Me donnerait la mer, le risque et le butin.

Or, puisque maintenant se gonfle ma poitrine
De grand enthousiasme et de brise marine,


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