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Le Bain


Tu sentiras ton corps rester longtemps amer
De s’être trempé nu dans le sel de la mer
Quand l’été flamboyant desséchait les journées,

Alors que ta blancheur verdissait doucement,
Laissant passer sur elle, en un glauque tourment,
La respiration des vagues alternées,

Et qu’allongée au cœur des algues, sous les eaux,
Tu sentais la fraîcheur pénétrer dans tes os
Et toute la saumure émouvoir tes narines…

— Ô molle floraison des choses sous-marines !
Ô vague ! Ô se rouler dans un liquide éclair
Et mêler ses cheveux aux cheveux de la mer !


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