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Errement
Ayant à la tempe une fleur d’asphodèle
Et l’antiquité au fond de mon esprit,
Je rôde le long de la mer immortelle
Dont, nue au soleil, la déesse naquit.
Je plonge mes mains dans la vague latine
Toute creuse encor d’avoir conçu des dieux,
Et regarde au loin les eaux boire les cieux
Afin d’en nourrir leur couleur intestine.
Je vais seule ainsi, tremblante sur le bord,
Redoutant, au cœur d’algues ébouriffées,
De rencontrer, un soir d’orage, le trésor
De la tête charmante et terrible d’Orphée…
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