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Dans le chantier

Dans le chantier, nous irons voir si les charpentes
Des barques qu’on bâtit devant l’infini clair
Sont prêtes à glisser bientôt le long des pentes
Qui doivent les mener pour toujours à la mer.

Nous aimons tant à contempler ces grosses côtes,
Ces squelettes de bois, dont s’enflent les beaux flancs
Pour la lutte future avec les vagues hautes,
Par des jours et des nuits d’orages gris et blancs !

Qui peut prophétiser, ô bien peintes, ô neuves,
Vous qui ne connaissez du large rien encor,
Par quels ciels étoiles et par quelles épreuves
Furibondes vous passerez avant la mort,


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