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Le poème du lait normand

Intarissable lait de velours blanc qui sors
Des vaches de chez nous aux mamelles gonflées,
Lait issu de nos ciels mouillés, de nos vallées,
De nos herbages verts et de nos pommiers tors,

Je pense en te buvant à ces bonnes nourrices,
Trésor très précieux entre les bestiaux,
Je revois les beaux yeux tranquilles des génisses,
Les taches de rousseur sur le blanc de leur dos.

Je crois connaître en toi le goût des paysages
Traversés de soleils couchants et de matins,
Si bleus sous le duvet de prune des lointains
Et parfumés de fleurs, de fruits et de fourrages.


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