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Mansouria

Je garde en ma pensée et je n’oublierai point
Une grotte marine, où, debout, haut la tête,
Je regardais s’ouvrir et se fermer de loin
        Les mâchoires de la tempête.

Comme en un coquillage immense où se cacher,
Toute seule j’entrais furtivement en elle.
L’eau souterraine y sculpte à même le rocher
        Des cathédrales naturelles.

Au plus profond des creux d’architecture et d’eau,
Ai-je cru voir ou vu, de mes yeux, la sirène
Porter les bleus joyaux marins comme un fardeau
        Sur sa chair lisse de murène ?


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