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Cimetières

I

Le cimetière, avec sa flore d’abandon
Et le silence heureux de la mort musulmane,
S’ouvre parmi l’odeur d’épices qui émane
De la belle Tunis, la ville d’amidon.

Ils ont clos pour jamais leurs yeux mélancoliques,
— Néant si simple sous la mousse ou les épis ! —
Tous ceux-là qui vivaient en rêvant, accroupis
Dans les plis éternels de leurs manteaux bibliques.

Sur leur vie et leur mort, un immuable été
Plane, faisant du tout une seule momie…
Je veux vivre comme eux et mourir, endormie
Dans le grand linceul blanc de la fatalité.


— 15 —