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Amour

Qu’obtiendrons-nous jamais de vous, noces humaines,
Puisqu’en nous l’animal est mort ou presque mort ?
Mais t’obéir, nature ! aller où tu nous mènes,
Et que tes seuls parfums tuent en nous tout effort.

Mais nous mourir, les soirs que le désir nous couche,
De la possession de tes grands bras touffus,
T’aimer, nous qui savons quelle épouse tu fus
Pour ceux qui t’ont voulu connaître bouche à bouche !

Propice à nos repos comme à nos passions,
Ton visage, qui change avec toutes les heures,
Rit lorsque nous rions, et, si nous pleurons, pleure,
Sans yeux pour nous tirer une explication.


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