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La Figure de proue


Ton visage, troublé de joie ou de colère,
        Va donc se dresser fulgurant
Selon l’instant qui va te plaire ou te déplaire,
Mais qui ne peut sur toi passer indifférent.

Car ta vie est un étalon tout blanc d’écume
Qui ne s’attelle point au morne jour le jour,
Mais hennissant, ruant et cabrant tour à tour,
Piétine et danse en liberté sur la coutume…

Ah ! scandale à jamais des hongres de partout,
Mon homme ! qu’il fait bon et dur contre ton âme !
Que j’aime ton esprit qui galope à grands coups
À travers le silence immense où je me pâme,

Toi que je vois ainsi sculpté comme au ciseau
        Lire de profil sous ta lampe,
Avec tes beaux cheveux descendus sur ta tempe,
Lisses et noirs ainsi qu’une plume d’oiseau…


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