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Effusion

Puis-je savoir combien je t’aime, blonde automne
        Qui fais battre mon cœur si fort ?
Faudra-t-il que toujours me ravisse et m’étonne
Le retour de ta lente et magnifique mort ?

Te voici donc ! Je cours à toi tout éperdue
        De t’adorer comme quelqu’un,
De t’avoir reconnue à ton fatal parfum
Comme une amie absente et qu’on croyait perdue.

Ô chère ! Je voudrais te prendre sur mon cœur,
        Et ne puis, sur ma bouche douce,
Que coller cette feuille ardente, rouge et rousse,
Aussi belle, ou, plutôt, plus belle qu’une fleur.


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