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Au Pas

Malgré le doux sous-bois où vont mes promenades,
Je sens toute l’Afrique autour de mon cheval.
Cavalier insolite, avec mon cœur féal
Et fier, je suis Tancrède au pays des Croisades.

Je vais au pas, rêvant, la hanche sous mon poing,
Étroite et masculine avec mes fauves bottes,
Et, collant à mon corps, l’orgueil ancien des cottes,
Comme mes preux normands qui guerroyaient au loin.

Le long des horizons, le jour court à sa perte.
Un pays de couchant et de lacs violets
Brille ; et je ferme un peu les yeux, et je me plais
Ainsi, sur mon cheval aux narines ouvertes,


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