Page:Delarue-Madrus - La Figure de proue.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Réveils

I

Village

En Afrique mineure, on retrouve au passage
Un bout d’Europe au flanc d’un mont, dans un village
Traversé. C’est, au vol, le réveil chassieux
Des êtres dont l’aurore ouvre les pauvres yeux.
C’est, au sortir de la ténèbre et du silence,
Le bruit et la couleur du jour qui recommencent.
C’est un homme qui baille en étirant ses bras
Sans sourire. C’est un cheval osseux et las ;
On lui remet, alors que clignotent ses taies,
Son collier de misère au creux des mêmes plaies ;
Et c’est vivre. Et la bête est triste immensément,
Autant sans doute, ou plus encore que les gens…


— 106 —