— Voilà !… fait Zozo.
Et, tout d’une traite : « Le petit Jésus, au ciel. — Mon petit Jésus, je voudrais bien, dans mon soulier, une poupée habillée en bleu qu’on trouve au Bazar de la Ménagère, prix : 2 fr. 50, et ensuite un ménage, prix : 1 fr. 25, et ensuite des bonbons de chez Belamour, pour dix sous. Et c’est tout. »
Isabelle, le crayon en l’air, regarde sa fille avec stupeur. Tant de scepticisme chez une gosse qui n’a pas cinq ans !… Mais non ! Zozo croit à l’enfant Jésus. Son petit visage n’est pas hypocrite. Seulement, voilà : elle a le sens pratique, le sens des précisions.
— C’est écrit, maman ?… demanda-t-elle.
— Oui… dit tristement Isabelle.
Et, devant ses yeux tout à l’heure visionnaires, s’éteignent un à un les clinquants, les petites bougies et les frimas.
Quand on fut sur la route Sainte-Marie, Isabelle, lasse de madame Chanduis, déclara qu’elle voulait aujourd’hui pousser plus loin, dépasser le Rond-Point. Elle commençait à soupçonner que la compagnie de la notairesse, bien que la flattant à l’extrême, n’était peut-être pas très amusante. Mais