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Comme tout le monde

qu’il ne renverse la lampe sur lui, qu’il ne grimpe à la fenêtre.

Zozo, ravie d’avoir un petit frère qui n’est plus un objet portatif, commence tout de suite par se disputer avec lui, le taquiner, et, au besoin, le gifler. Pourtant le petit préfère à toute compagnie celle de sa mauvaise sœur. C’est qu’il y a une inconsciente complicité entre les marmots. Vis-à-vis les ennuyeuses grandes personnes, ils se sentent aisément « du même bateau ».

Un deuxième grand événement fut celui qu’on appelle, chez les avoués des petites villes, « le dîner des notaires. »

— Le dîner des tonnerres… disait Zozo.

Tous les ans, la chambre des notaires donne un banquet qui a lieu dans la sous-préfecture, siège du tribunal civil. Cette Chambre des Notaires comprend tous les notaires de l’arrondissement, aussi bien de la sous-préfecture que des divers chefs-lieux de canton. À ce banquet, les avoués sont invités. En échange ils invitent à leur tour, chacun respectivement, ceux des notaires qui sont leurs « correspondants ». Or, l’étude de Léon a quatre correspondants, et ce sont ces quatre notaires : MM. Ledodu, Contessier, Patru et Petitjean, qu’Isabelle doit traiter chez elle en un dîner aussi soigné que possible, car ces correspondants sont de très