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Comme tout le monde

— Maman !… pleurnichait Zozo, le petit lion vient encore de me crever un œil !

Ou bien :

— Le petit lion a trempé son doigt dans mon œil !

À d’autres moments, c’était une dispute qui s’élevait entre Léon et sa femme. Isabelle quittait la table avant la fin du repas et s’en allait bouder dans sa chambre.

Les petits faits de leur vie terne avaient ainsi toujours lieu pendant les repas, qui étaient à peu près la seule occasion de réunion ; car depuis l’automne, Léon allait à la chasse le dimanche, avec des amis.

Léon, auparavant, n’a jamais chassé, n’ayant aucune espèce de goût pour ce plaisir ; mais, dès l’arrivée, il a pris une action en forêt, parce qu’on lui a dit qu’il ne serait pas sans cela bien considéré dans la ville.


La fin de l’été, doucement, était venue. L’on avait versé dans l’automne qui raccourcit les jours. Puis le temps s’était gâté. Ce fut novembre, puis décembre où la brièveté de la lumière amène dans les âmes un découragement latent.