Page:Delarue-Madrus - Comme tout le monde.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

V

Les yeux qui s’ouvrent


— C’est idiot !… répétait Isabelle avec véhémence.

Les deux garçons la regardaient, atterrés. Ils rentraient d’une promenade à bicyclette, non seulement en retard, — on avait déjà fini de dîner, — mais encore ruisselants, trempés par l’orage qui, depuis deux heures, les assaillait sur les routes.

Léon Chardier, Zozo, la grosse Modeste, Julia, la femme de chambre, tout le monde, réuni dans la salle à manger autour de la table à moitié desservie, levait les yeux au ciel et soupirait et bougonnait. On avait passé, tout le long du dîner, par de mortelles angoisses. Cet orage, ce retard…

Maintenant Isabelle, tout en grondant, s’affairait autour des deux coupables, aidée de ses bonnes. On leur ôtait leurs paletots, leurs chaussures… Isabelle en voulait surtout à Léon, l’aîné.