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II

À bas du socle


Six mois ont encore passé. C’est avril. Qu’importe, pour Isabelle, que ce soit avril ? Du printemps à l’été, de l’automne à l’hiver, n’est-ce pas toujours la vie, la vie sans surprise, la vie sans joie et sans douleur ?

Il n’y a, pour marquer les jours, que des faits désespérément les mêmes : ménage du matin, cours de mademoiselle Zozo deux fois par semaine, leçons du petit Louis chaque après-midi, par le professeur de la ville ; vacances de Léon, l’aîné, aux fêtes carillonnées et pendant les mois chauds ; plus, quelques visites monotones, quelques promenades insipides…

La mère d’Isabelle est venue la voir cinq ou six fois en douze ans. Isabelle rêve de retourner un jour au pays, pour y passer quelque temps. Mais,