Page:Delarue-Madrus - Comme tout le monde.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
171
Comme tout le monde

caresse légère. Dans le creux obscur du jardin, mars préparait ses bourgeons, ses herbes et ses fleurs. Et, parmi le grand silence de nuit, une voix d’oiseau montait, dont les quelques notes étaient plus fraîches que des gorgées d’eau. Le rossignol, qui ne joint pas sa voix à celle de la multitude, chantait tout seul, oiseau-poète, annonçant à la nuit que le printemps venait.

Pourquoi donc avait-elle ouvert cette fenêtre, et pourquoi l’enfant s’était-il tu ?


Elle devait penser à cela toute sa vie. Elle y pensa le lendemain d’un bout à l’autre de la journée. Et ce court épisode nocturne fut, pour la petite femme mélancolique, comme un avertissement que le fils du rêve, lui, ne la désillusionnerait pas.