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Comme tout le monde

acheté l’étude d’avoué, but de ses désirs, qu’il vient enfin d’acquérir dans une toute petite sous-préfecture de l’Île-de-France.

Il va donc, après avoir été troisième, puis second, puis premier clerc dans des cités diverses, devenir à son tour avoué dans cette sous-préfecture de l’Île-de-France ! En somme, c’est maintenant qu’il va commencer sa vie. Jusque-là, marié, père, mais n’habitant pas chez lui, Léon Chardier n’avait pas de vrai foyer.

Que de patience, que de recherches, que de difficiles combinaisons pour aboutir à l’achat de cette étude !

La mère d’Isabelle, madame veuve Quetel, a bien voulu prêter une partie de la somme demandée par le vieil avoué vendeur de l’étude. Les parents et le frère de Léon, en outre, ont avancé quelque chose. Ainsi, la moitié de la somme, soit vingt-cinq mille francs, s’est trouvée constituée. Les autres vingt-cinq mille francs sont la dot d’Isabelle. Quant à la « contre-lettre », ce prix supplémentaire que l’acquéreur d’une étude paie en dehors du prix reconnu par la loi, son montant reste dû par Léon au vieil avoué. Cela représente une quinzaine de mille francs encore de dettes. Léon paiera chaque année les intérêts de l’argent prêté par ses parents et par sa belle-mère, en attendant qu’il