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— « Accepte ?… on te délie ; on t’apporte une hache,
Et tu travailleras comme un bon ouvrier,
Gratis, mais de bon cœur, sans te faire prier ! »

Les autres le pressaient avec leur bayonnette,
Criant : « Va donc ! » montraient là-bas sa maisonnette
Au faîte illuminé par le soleil couchant,
Et plus loin, le blé mûr qui jaunissait son champ :
« Va donc ! la vie est là ! sinon, la mort est proche. »

Les Vendéens disaient : « Prends garde à toi, Ripoche !
Toi, soldat du bon Dieu, ne sois pas un Judas ! »
On se tut. — « Eh bien ! soit, dit Ripoche aux soldats :
Une hache ! une hache !… Ôtez-moi cette corde. »
Les Vendéens criaient : « Jésus, miséricorde !…
Seigneur, ayez pitié de lui, pitié de nous ! »
Et plusieurs en pleurant tombèrent à genoux.

Ripoche prend la hache à deux mains, en silence ;
Examine la croix, et d’un seul bond s’élance