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GÉOMÉTRIE.

astronomes d’alors n auroient presque rien laissé à faire à leurs successçurs.


Tables trigonométriques.

La rétormation du système métrique, embrassant la division du cercle, exigeoit de nouvelles tables trigonométriques. M. de Prony fut invité, en l’an 2, non-seulement à composer des tables qui ne laissassent rien à désirer pour l’exactitude, mais à en faire le monument de calcul le plus vaste et le plus imposant qui eût jamais été exécuté ou même conçu ; il appliqua à l’exécution de cette grande entreprise, suggérée par MM. Carnot, Prieur et Brunet, et qui devoit être exécutée dans un temps assez court, le principe de la division du travail, au moyen duquel on obtient dans les arts la perfection de la maind’œuvre, avec l’économie des avances et du temps. Il avoit partagé ses collaborateurs en trois sections, relatives aux trois genres d’opérations dont se composoit la formation des tables : il eut l’avantage d’associer pendant quelque temps à sa vaste entreprise M. Legendre, qui, présidant la section chargée de la partie analytique, imagina des formules très-élégantes pour déterminer directement les différences successives des sinus ; la seconde section calculoit directement les divers ordres de différences, au moyen desquelles la troisième section remplissoit les intervalles des tables. Le manuscrit, dont il y a deux exemplaires non copiés l’un sur l’autre, mais calculés séparément, et depuis collation nés avec soin, est composé de dix-sept volumes grand in-folio, et comprend,

1.o Une introduction contenant les formules analytiques et l’usage des tables ;

2.o Dix mille sinus naturels à vingt-cinq décimales,