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GÉOMÉTRIE.

Nous avons déjà parlé de l’opération de Suède exécutée par M. Svanberg avec un cercle répétiteur construit à Paris, et avec des règles étalonnées sur un double mètre envoyé par l’Institut. M. de Zach a commencé aux environs de Gotha la mesure d un degré et d’une grande base qui s’étend au nord et au sud de l’observatoire de Seeberg ; y a étendu et perfectionné la méthode des signaux de feux pour déterminer les longitudes géographiques, d’après i’exemple que Cassinî et Lacaille avoient donné vers 1740. On a vu une armée d’astronomes munis de chronomètres, de lunettes et de sextans, fixer dans un même instant la position géographique de tous les lieux d’où la poudre allumée sur une haute montagne pouvoit être aperçue et observée. M. Benzenberg suit cet exemple dans la levée de la carte topographique du grand duché de Berg. Les Italiens, avec un cercle que leur a cédé Méchain, ont mesuré un degré près de Milan ; les Portugais ont décrit leurs côtes ; l’Espagne a créé un corps d’ingénîeurs-géographes. L’usage du cercle multiplicateur s’est étendu dans les pays étrangers ; et si cette ardeur générale se soutient et se propage, nous pourrons espérer de voir bientôt toute l’Europe couverte de triangles, et connue dans toutes ses parties avec une précision dont les anciens géographes ne pouvoient même se faire une idée.

En France, le dépôt formé depuis long-temps au ministère de la guerre, pour recueillir et classer les mémoires et les cartes militaires, a pris dans ces derniers temps, sous l’administration du feu général Galon et du général Andréossy, une direction du plus grand intérêt pour les sciences, et continue, sous l’inspection du général Sanson,

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