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GÉOMÉTRIE.

temps de discuter leurs observations de tout genre : l’instrument unique dont ils ont fait usage pour les angles célestes et terrestres, n’a pas besoin de vérification, ou du moins celles qu’il suppose sont du gençe le plus simple ; et s’il y avoit eu quelque erreur en ce point, les observations des diverses étoiles n’auroient pas manqué de la déceler par leur peu d’accord, et cet accord est parfait. Par la construction même de l’instrument, et par la manière dont on s’en sert, on est à l’abri des négligences et des erreurs de l’artiste : en supposant dans la division des défauts qui n’y étoient pas, les astronomes n’en seroient pas moins arrivés aux mêmes résultats, ou du moins les différences auraient pu se négliger. Les règles qui ont servi sur le terrain, resteront avec le modèle qui a servi à les étalonner ; elles ont été soumises à des expériences délicates et répétées qui en ont fait connoître exactement la dilatation pour une température donnée, ; elles ont été pendant toute la mesure à l’abri des rayons directs du soleil. Pour estimer le degré de chaleur auquel elles étojent soumises, on n’étoit pas contraint de consulter des thermomètres, qui ne l’auroient indiqué que d’une manière imparfaite ou infidèle ; la règle elle-même étoit thermomètre, et manifestoit les moindres altérations qu’elle pouvoit éprouver. Ces variations étoient continuellement lues au microscope ; des moyens à-la-fois simples et ingénieux prévenoient tout dérangement dans les trois règles qui restoîent sur le terrain pendant qu’on transportoit et qu’on replaçoit la quatrième. Toutes ces attentions qui assuroient l’exactitude, multiplioîent le travail au point qu’on ne mesuroit ru’en sept semaines la même’longueur