traiter tous les triangles à volonté comme sphérîques et comme rectilignes, et donner à la méthode des perpendiculaires, sans presque rien lui ôter de sa simplicité, la même exactitude qu’à la méthode consîdérabiement plus longue des intersections de la méridienne avec les triangles ; et pour soumettre ses formules à l’épreuve la plus rigoureuse, il les a toutes employées au calcul de l’arc entre Dunkerque et Barcelone, qu’il avoît aussi calculé suivant la méthode de M. Legendre. Ainsi, sans compter les calculs de trois membres de la commission, cet arc de onze cent mille mètres a été déterminé de quatre manières différentes, qui toutes ont conduit au même résultat ; espèce de vérification dont personne encore n’avoit donné l’exemple, et que sembloit réclamer l’importance d’une opération qui, sans parier des lumières qu’elle devoit fournir sur la grandeur et la figure de la terre, devoit encore servir de base à un système de mesures prises dans ia nature, impérissable comme elle, et l’un des plus beaux présens que les arts et les sciences pussent faire à la société.
Nous n’avons encore que deux volumes de l’ouvrage ; qui exposera dans le plus grand jour toutes les parties de cette vaste opération : le troisième est sous presse et paroîtra dans l’année ; mais les deux premiers contiennent toutes les pièces justificatives. Le rédacteur (M. Delambre) a publié, sans la moindre omission, sans la moindre réticence, tout ce qui étoît dans ses journaux ; il a mis tout lecteur qui sait les premiers élémens de géométrie, à portée de refeîre tous les calculs et de vérifier toutes les conséquences. Pour preuve de sa véracité, il a déposé à l’Observatoire impérial tous ses registres et les manuscrits
