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GÉOMÉTRIE.

bien complète qu’on ait de ce père de la géométrie transcendante. Cette édition présente aussi le texte le plus pur, puisqu’elle a été collationnée sur les manuscrits les plus estimés, et qu’elle contient un grand nombre de variantes : on y trouve aussi dans les deux langues les commentaires d’Eutocius, qui renferment des développemens utiles, des suppiémens précieux, et qui font retrouver en plusieurs endroits le texte original, dont nous n’avons, même en grec, qu’une espèce de traduction, par la licence que s’étoient donnée les copistes, de substituer le dialecte commun au dialecte Dorique, qui étoit la langue d’Archimède.


ΨΑΜΜΙΤΗΣ.

Le Ψαμμίτης ou l’arénaire, dont le but est de montrer comment on peut exprimer par des progressions numériques les grandeurs les plus considérables qu’il soit possible de concevoir, faisoit désirer de connoître la manière dont les anciens effectuoient les calculs arithmétiques, auxquels leur numération écrite est bien moins propre que la nôtre ; et l’ignorance où l’on étoit à cet égard, laisoit une lacune très-remarquable dans l’histoire des mathématiques.


Arithmétique des Grecs

Elle avoit été sentie par le Héros qui préside aux destins de la France, sans que tant de soins et de travaux puissent l’éloigner tout-à-fait des sciences. Il en fit lui-même l’observation aux membres du bureau des longitudes, dans la séance où ils furent admis à lui présenter les nouvelles tables lunaires qu’on devoit à sa munificence. Archimède, qui n’a mis presque aucun chiffre dans son arénaire, ne donnoit aucun moyen pour résoudre la question ; mais heureusement son commentateur, sans entrer dans aucun détail sur les règles de calcul, a du moins