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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

des plus importantes propositions sur lesquelles repose la mesure des volumes.

Vers la mcme époque, M. Lacroix a fait paroître des Élémens de géométrie, dans lesquels il s’est appliqué avec succès à joindre l’exactitude du raisonnement à l’enchaînement méthodique, et sur-tout à rendre bien évidente la liaison des propositions, sans s’écarter des formes de la géométrie ancienne, en ce qu’elles ont de véritablement essentiel.

Avant de quitter la géométrie élémentaire, nous parlerons de la géométrie du compas, due à l’intéressant et malheureux Mascheroni, enlevé par le chagrin que lui causoient les malheurs de son pays, au moment où les succès des armées Françoîses, commandées par le Héros qui le premier avoit apporté en France les théorèmes les plus curieux de son livre, alloient lui rendre une patrie qu’il honoroit par ses talens. C’est en effet une idée originale que de réduire au seul usage du compas la solution de toutes les questions de la géométrie élémentaire, et de créer ainsi, dans une partie qui paroissoit épuisée, un sys*tème de propositions aussi considérable que nouveau. Celles qui regardent la division du cercle, méritent surtout d’être remarquées, parce qu’elles pourroient avoir des applications utiles dans la construction des instrumens de mathématiques et d’astronomie.

On doit sans doute compter parmi les acquisitions que la géométrie a faites récemment, la belle édition des Œuvres d’Archimède, imprimées à Oxford en 1791, sur les manuscrits de Joseph Torelli, recueillis par les soins de M. Philippe Stanhope ; car c’est la première version Latine