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DISCOURS

depuis la découverte des satellites. Ce nouveau travail, achevé depuis deux ans, est maintenant sous presse et va bientôt paroître, avec les Tables de Saturne et de Jupiter de M. Bouvard.


Comètes.

Le problème des comètes a long-temps été regardé comme le plus difficile de l’astronomie. Traité directement, il est d’une difficulté qui équivaut à une espèce d’impossibilité : par les méthodes d’approximation qu’on a imaginées, il peut maintenant se réduire à quelques heures de calcul. Parmi ces méthodes, celle de M. Laplace paroît jusqu’à présent, sinon tout-à-fait la plus courte ; du moins l’une des plus commodes, et peut-être la plus sûre de toutes : celle de M. Legendre, beaucoup plus nouvelle, n’a pu encore être mise que rarement à l’épreuve ; et, dans les méthodes indirectes, l’expérience seule peut décider. Mais la manière dont M. Legendre corrige ses premières approximations, peut avoir des usages întéressans et multipliés : l’auteur en fait l’application à l’arc mesuré entre Dunkerque et Barcelone ; il en conclut des inégalités dans la densité de la terre, qui expliquent en effet, d’une manière fort naturelle, les petites irrégularités que les observations ont décelées dans les latitudes et les azimuts.

La comète de 1770 à long-temps occupé les astronomes ; on n’a jamais pu représenter les observations que par une ellipse qui rameneroit cette comète deux fois en onze ans. Depuis trente-sept ans, elle auroit dû reparoître six fois, et on ne l’a pas revue ; elle n’avoit jamais été observée avant 1770. Ce singulier problème a été proposé pour le sujet d’un prix remporté par M. Burckhardt, qui