Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/35

Cette page n’a pas encore été corrigée
19
SUR LES SCIENCES MATHÉMATIQUES.

Uranus avoît été découvert en 1781 par M. Herschel ; quand on eut huit ans d observations, on conçut l’espoir d’en mieux connoître l’orbite elliptique et les perturbations. Delambre, par une heureuse application de la théorie de M. Laplace et un choix d’excellentes observations, y réussit tellement, que dix-sept années écoulées depuis n’ont encore indiqué aucune correction sensible. M. Oriani, qui dans le même temps s’occupoit du même sujet, eut un même succès pour les perturbations ; et s’il a moins bien réussi dans la partie elliptique, on ne peut l’imputer qu’aux observations moins nombreuses dont il s’est servi.

M. Laplace avoit déterminé les perturbations réciproques de toutes les planètes principales : il lui restoit à faire un travail semblable pour les satellites de Jupiter. M. Lagrange, dans un ouvrage où l’on reconnoissoit la main d’un grand maître, avoit déjà traité ce sujet d’une manière toute nouvelle : en considérant tout-à-la-fois les attractions réciproques du Soleil, de Jupiter et de ses satellites, il avoit en effet résolu le problème des six corps ; mais le sujet étoit trop riche pour être épuisé dans une première tentative. M. Laplace, en reprenant cette théorie, y fit des découvertes importantes qui la complétèrent ; cependant elle renfermoit encore bien des constantes arbitraires, qui ne pouvoîent être déterminées que par la discussion d’un nombre prodigieux d’observations. Delambre s’étolt chargé de ce travail, et les tables qui en résultèrent ont été adoptées par tous les astronomes ; ce qui ne l’a pas empêché de les recommencer sur un plan plus vaste, et d’après la totalité des observations que l’on a faites

Ca