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DISCOURS

le monde par ces marches rapides, ces conceptions hardies, ces combinaisons profondes, qui ont fait de l’art de la guerre une science toute nouvelle, dont il ne nous appartient pas d’exposer les progrès.


Tables des planètes.

Les perturbations de Mercure, de Vénus et de Mars, n’offrent plus aucune difficulté. Lalande, par un travail de quarante ans » a conduit la théorie de Mercure à un grand degré de perfection. Quatre astronomes se sont occupés simultanément de Mars ; MM. Oriani, Lalande neveu, Triesnecker et Monteiro. Jupiter et Saturne offroient des difficultés qui, pendant bien des siècles encore, auroient fait le tourment des astronomes. Persuadé de l’impossibilité de représenter toutes les observations, Lalande se bornoit à satisfaire aux dernières. Lambert avoit donné des équations empiriques qui pouvoient pallier le mal pendant quelques années : M. Laplace en trouva le remède dans une équation dont la période est de plus de neuf cents ans, et qui depuis trois cents paroissoit accélérer le mouvement de Jupiter et retarder celui de Saturne. Pour mettre cette belle théorie dans tout son jour, Delambre avoit calculé avec le plus grand soin tout ce qu’on avoit de bonnes observations depuis la renaissance de l’astronomie, et il avoit réduit presque à rien les erreurs des tables ; mais, dans les observations qu’il avoit été forcé d’employer, celles qui pouvoient inspirer une confiance entière formoient le plus petit nombre. Depuis que les bonnes observations se sont multipliées, M. Bouvard, en continuant ce travail, et profitant des nouveaux perfectionnemens ajoutés par M. Laplace à sa théorie, est parvenu à rendre les erreurs vraiment insensibles »