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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

être utiles pour assurer la régularité des montres marines ; c’est au temps et à l’expérience qu’il appartient de confirmer les espérances que donnent déjà ces inventions ingénieuses.


TÉLÉGRAPHIE.

Le télégraphe, né en France, imité presque aussitôt par tous les peuples voisins, est remarquable sous deux points de vue ; le premier, comme moyen de transmettre des signaux : dans ce cas, il présente facilité et simplicité dans l’exécutîon ; il est capable, par sa forme, de résister aux plus grands vents, et se dessine parfaitement dans l’atmosphère, où il peut devenir visible pendant la nuit, si l’on y adapte des feux ; enfin le nombre de positions qu’il peut prendre est suffisant pour donner une quantité très-considérable de signaux.

Sous le second point de vue, le télégraphe est également recommandable par la langue simple et nécessairement exacte à laquelle il a dû donner naissance : l’expression d’un mot ou d’une phrase n’exige qu’un signal ; et la rapidité avec laquelle on le transmet, est, pour ainsi dire, égale à celle de la parole.

Celui de MM. Chappe, premiers inventeurs, a successivement acquis toutes ces qualités. Le levier moteur prend sous la main, et dans l’instant, la forme et la position qu’on veut donner à la partie extérieure, et cet instrument utile ne laisse plus rien à désirer.

Cependant plusieurs mécaniciens en ont produit de nouveaux, parmi lesquels on distinguera celui de MM. Bétancourt et Bréguet pour la simplicité ingénieuse de l’idée première, qui n’exige dans les correspondans aucun