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MÉCANIQUE.

à Fermentera. M. Lenoir vient aussi d’adapter le nouveau mécanisme dont il est le premier inventeur, au cercle avec lequel M. Delambre a mesuré la méridienne. Le nouvel appareil a donné la distance d’un objet terrestre au zénith, avec le succès le plus complet et le plus constant. Les observations du soit-il n’ont pas donné la même exactitude ; mais l’erreur vient évidemment de l’effet de la chaleur sur la bulle, qui, en été, ne conserve pas deux înstans de suite la même longueur. Les changemens imaginés par M. Lenoir sont d’autant plus avantageux, qu’en rendant le second observateur moins nécessaire, ils ne l’excluent pourtant pas, et que, s’il est présent, ils ne font que faciliter les fonctions qui lui sont attribuées. Un observateur isolé pourra donc tirer souvent un parti fort avantageux du cercle répétiteur. Remarquons pourtant que tous les artistes ne sont pas des Lenoir et des Fortin ; et qu’en modifiant la construction primitive de Borda, l’on perdra nécessairement un avantage précieux, celui qui rendoît l’astronome indépendant du plus ou moins de talent ou de soin de l’artiste.

Les hauteurs de deux cents points de la méridienne au-dessus du niveau des deux mers ont prouvé l’excellence du cercle répétiteur pour un nivellement en grand ; les triangles de la méridienne ont démontré la sûreté du principe de la répétition pour anéantir les erreurs ; et la régularité des séries a prouvé de plus que les irrégularités de division, contre lesquelles on cherchoit à se prémunir ; n’étoient pas, à beaucoup près, aussi considérables qu’on avoir lieu de le craindre, et le plus souvent on les croiroît presque nulles.

Sciences mathématiques.                                                            G g