Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée
230
SCIENCES MATHÉMATIQUES.

tous les phénomènes beaucoup plus exactement par de simples fonctions algébriques de la forme si connue des géomètres et des astronomes ; nouvel exemple des secours mutuels que peuvent se prêter les sciences qui embrassent les objets les plus différens.

Occupé sans relâche à faire tourner au profit des arts de construction ses vastes connoîssances en mathématique, M. de Prony, dans son travail sur la poussée des terres, sur les formes et les dimensions des murs de revêtement, a trouvé, par un théorème tout-à-fait nouveau, toutes les règles de pratique qu’il avoit besoin d’établir, et qu’il a réunies en un tableau ou espèce de formule graphique qui met tous les résultats à la portée même des ouvriers.

Nommé professeur de mécanique à l’École polytechnique dès la création de ce grand et bel établissement, M. de Prony a bientôt senti la nécessité de ramener à la portée du plus grand nombre de ses élèves les théories savantes des géomètres modernes, de préparer à ses auditeurs les voies qui pourroient les conduire aux connoissances les plus transcendantes : c’est l’objet de Mécanique philosophique, où l’on trouve, parmi les principes qui font aujourd’hui le domaine commun de la science, des idées et des méthodes qui lui sont propres, et qui ont passé presque aussitôt dans divers ouvrages élémentaires adoptés dans l’enseignement public.

Avant de quitter tout-à-fait la mécanique rationnelle pour passer à la mécanique pratique, nous allons réparer une omission involontaire qui nous étoit échappée, parce que nous n’avions pas eu l’occasion de voir l’ouvrage Italien de M. Fossombroni sur le principe des vitesses virtuelles.