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GÉOGRAPHIE ET VOYAGES.

l’Angleterre doit une partie de ses belles découvertes en géographie.

Nous devons au voyage du capitaine Étienne Marchand, expédié de Marseille pour la côte nord-ouest de l’Amérique en 1790, la découverte d’un nouveau groupe d’îles à la suite des Marquises de Mendoça, des renseignemens positifs sur les parties de l’Amérique où il a abordé, et des observations précieuses sur la navigation. La découverte du nouveau groupe des Marquises avoit été faite quelques jours auparavant par le capitaine Ingraham, de Boston, qui s’étoit contenté de les apercevoir ; elle fut confirmée huit mois après par le lieutenant Hergest, qui y aborda en allant porter des dépêches au capitaine Vancouver : cependant elle fut révoquée en doute et contestée en France, où l’on supposoit que ces nouvelles îles étoient les mêmes que les Marquises de Mendoça ; et ce voyage intéressant, qui est le second des François autour du monde, et qui a été exécuté dans le court espace de vingt mois, restoit inconnu. À la vue du journal qu’en avoit tenu et conservé précieusement M. Chanal, un des officiers de l’expédition, M. de Fleurieu, bon juge en cette matière, pensa qu’une relation rédigée d’après des matériaux aussi exacts qu’intéressans seroit un ouvrage infiniment utile à la géographie et à la navigation, et son zèle pour le progrès des connoissances le détermina à entreprendre ce travail. On sait avec quel soin il l’a exécuté, et combien de richesses il a ajoutées à celles qu’il avoit reçues des navigateurs dont il traçoit la route. La relation du voyage de Marchand est digne de toute l’attention des marins, qui y trouveront réunies toutes les connoissances